À 39 ans, Olivier Parra a des projets à tire-larigot. En 2015, il a créé une entreprise d’événementiel et est devenu éleveur de poules pondeuses dans les Pyrénées-Orientales. Une exploitation qu’il fait visiter, en parallèle de son engagement poussé dans la vie associative.
Très engagé dans la vie rurale, Olivier était animateur depuis 9 ans pour les foyers ruraux, jusqu’à un malheureux événement. « En 2007, les médecins m’ont décelé une maladie génétique aux yeux : un kératocône. » Cette déformation de la cornée attaque l’œil droit de l’animateur, celui-ci voit sa vue dimi-nuer. « J’ai subi une greffe à l’œil droit, mais cette maladie était incompatible avec le travail sur ordinateur. J’ai dû quitter mon poste. » Attiré par le milieu associatif, Olivier relève la tête en réalisant son rêve de toujours. « C’est une revanche sur la vie. J’ai tout d’abord repris la main sur une association d’événementiel que j’avais laissée un peu à l’abandon. Son nom ? Anim’Passion. »
L’association organise des manifestations et des festivals dans le milieu artistique : « En 2007, j’ai lancé le Festival du rire de Perpignan, parrainé par Popeck. C’est un honneur qu’un artiste comme lui ait soutenu le projet dès le départ. » Depuis son accident, Olivier enchaîne les projets associatifs : « Au-delà d’Anim’Passion, qui est devenue une structure professionnelle, je suis coordinateur départemental du Téléthon et je préside une structure qui s’appelle Handy Animation avec laquelle j’organise des spectacles pour des personnes handicapées. »
Faire découvrir le métier d’agriculteur. Olivier est aussi passionné par l’agriculture. Il s’installe en 2015. « Mon exploitation de 2 ha est située à Toulouges. Je suis spécialisé en poules pondeuses bio. J’ai nommé ma ferme La poule joyeuse . Comme pour Anim’Passion, j’ai essayé de trouver un nom plein d’espoirs et de joie, comme mon état d’esprit au quotidien. » L’éleveur a créé une exploitation adaptée aux personnes en situation de handicap : « J’ai pensé mon exploitation afin d’accueillir des personnes handicapées et proposer des visites. Le but est de leur faire découvrir mon travail. »
La démarche d’Olivier est d’intégrer les personnes invalides dans la vie active : « Il est démontré que des personnes handicapées mentalement ont un rapport particulier avec les animaux. Au départ, le contact est virulent, puis il y a une belle osmose. J’ai d’ailleurs créé une structure qui s’appelle Copain fermier pour que d’autres agriculteurs rentrent dans cette démarche d’ouvrir leurs exploitations aux handicapés et aux personnes malades. » L’exploitant a été marqué par une jeune fille atteinte d’une maladie respiratoire : « La petite Djamila est venue visiter mon exploitation, elle était ravie de pouvoir toucher des poules en liberté. J’ai vu son visage s’illuminer. Elle a également participé à une action symbolique de plantation d’arbres. Elle n’a pas pu le faire toute seule, car elle est diminuée par la maladie, mais cet acte symbolique était fort. »
Olivier souhaite accueillir plus de monde et dans de meilleures conditions. Son projet ? Créer un bâtiment d’accueil pour organiser des séjours thématiques. « J’ai obtenu le permis de construire, les travaux devraient donc commencer début 2018. Cet espace me tient à cœur, il permettra d’accueillir les plus jeunes comme les plus grands dans de meilleures conditions et dans un cadre idyllique, en face du Massif du Canigou. »
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