Jérémy Turpin est viticulteur en Indre-et-Loire. Ce pilote hors pair participe à des rallyes automobiles dans sa région et dans toute la France.
Jérémy a repris l’exploitation familiale en 2013, après avoir effectué un parcours classique et son cursus au lycée viticole d’Amboise : « Je suis installé sur 5 ha en AOC vouvray. » Sa passion pour le vin est depuis quatre ans mêlée à celle pour le rallye automobile. En effet, le père de Jérémy avait l’habitude de l’emmener à des courses automobiles en tant que spectateur : « Mon meilleur ami partage ma passion pour l’automobile et il en a d’ailleurs fait son métier. Il est préparateur automobile. C’est lui qui m’a poussé pour que je me lance dans le rallye. » Le viticulteur pratique le rallye sur asphalte dans son secteur et dans les régions alentour : « Je fais en moyenne 7 à 8 rallyes par an selon mes disponibilités. Je n’ai pas pu courir en septembre, car les vendanges m’ont pris tout mon temps. Je vais rattraper le temps perdu en octobre ! » Jérémy n’a pas de copilote attitré.
Généralement, un de ses amis l’aide lors des courses : « Le rôle du copilote est primordial. La voiture est conduite à plus de 160 km/h et je n’ai pas le droit à l’erreur. » Les circuits régionaux font environ 6 km et les nationaux entre 15 et 20 km : « Nous sommes plus de 80 sur la ligne de départ, mais nous par-tons chacun notre tour pour un contre-la-montre. » Jérémy préfère les courses nationales : « Je n’ai pas l’occasion de piloter tout le temps, je préfère donc conduire plus longtemps et sur des parcours plus techniques. »
Voyager et rencontrer des passionnés. « Je ne veux pas concourir avec le même noyau de personnes tout le temps. J’ai été déçu par le comportement de certains pilotes. Il y a beaucoup de jalousie que je ne retrouve pas quand je vais dans une autre région. À l’échelon national, il y a de l’entraide. Si j’ai le moindre problème, je trouverai toujours quelqu’un pour m’aider. » Le viticulteur profite des courses pour faire du commerce : « Je n’ai pas de sponsors, donc je m’autofinance. Je profite des courses pour faire connaître mon vin sur place. C’est un moyen de rentabiliser le déplacement. Mais je concours avant tout pour le plaisir. J’ai tout de même réalisé des ventes considérables, comme lors d’une course en Vendée : un homme est tombé sous le charme de mes vins et a fait une commande pour son mariage. »
L’exploitant essaye de s’entraîner le plus possible : « J’ai besoin de cette activité pour me vider l’esprit et rencontrer un autre cercle de personne en dehors de l’agriculture. » Il prépare la voiture le soir après le travail : « Je fais un test le mercredi en conduisant à travers les vignes. Cela me permet de vérifier qu’il n’y a pas de problème mécanique avant la course du vendredi. »
Jérémy a de grandes ambitions pour l’année 2018 : « J’ambitionne de participer à une finale nationale. J’ai envie d’y arriver au moins une fois dans ma vie. Il faudra cependant que je travaille différemment. Je devrais surement être dans mes vignes tous les week-ends. » Néanmoins, le viticulteur ne veut pas délaisser son exploitation : « Mon travail reste prioritaire, il faut juste s’organiser. J’aimerais d’ailleurs agrandir l’exploitation dans les deux prochaines années. » Jérémy ne souhaite pas s’arrêter là : « Avec mon meilleur ami, nous parlons régulièrement de faire le Paris-Dakar dans les trois ou quatre prochaines années, mais c’est utopique pour le moment. L’inscription coûte cher et ce n’est pas une aventure dans laquelle on se lance sur un coup de tête. Il y a aussi, le Rallye de Monte-Carlo. C’est le plus grand rallye automobile de l’hexagone, mais cela a aussi un coût. Bref, je ne suis pas près d’arrêter de piloter. »
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