Raphaël Ramond est agriculteur dans le Loiret. Ce fervent amateur de labour fait partie du jury de la finale nationale de labour qui se déroulera lors des Terres de Jim 2017.
Raphaël, 39 ans, a repris l’exploitation familiale en 2011 : « J’ai suivi un parcours scolaire classique afin de rejoindre mes parents sur l’exploitation. J’ai fait un Bac pro et mes stages sur l’exploitation familiale. » L’exploitant est installé en polyculture : « Au départ, il y avait un atelier élevage allaitant sur l’exploitation, mais quand mes parents sont partis à la retraite, il a fallu faire des choix et optimiser mon temps. J’avais un cheptel de veaux sous la mère que je vendais en circuit court à un boucher, mais celui-ci a plié boutique et je n’ai plus eu de débouchés intéressants pour continuer. »
En parallèle de ses études, Raphaël, découvre à l’âge de 16 ans la pratique du labour, mais sans avoir le temps de s’entraîner : « Je suis quelqu’un de droit et j’aime le travail bien fait. Je crois que c’est ce qui m’a intéressé dans le labour. Lorsque j’ai découvert JA, j’ai d’abord été attiré par les événements festifs, et aussi par le labour. J’ai d’ailleurs participé à deux finales régionales. Maintenant, je n’ai plus de responsabilités à JA, mais j’ai continué mon engagement dans le labour. »
Le jeune exploitant fait partie du jury national de labour : « Je suis le plus jeune juré, je fais partie de l’équipe nationale depuis 2013 et la première édition de Terres de Jim en Vendée. Je n’étais cependant pas à mon premier coup d’essai. Je juge des concours de labour depuis maintenant 10 ans. J’ai d’ailleurs été très bien accueilli par mes aînés. Je pense qu’ils ont été heureux de voir un petit jeune débarquer. » Les instances nationales de labour se réunissent deux fois par an : « Nous avons une première réunion fin janvier pour réfléchir au calendrier des finales départementales, régionales et nationale, et aussi afin d’attribuer les compétitions à chaque juré. Nous sommes deux jurys sur chaque compétition régionale et nous participons tous à la finale nationale. » Cette année, Raphaël se rendra dans la Meuse pour la finale régionale le premier week-end de septembre 2017 avec un collègue du Doubs : « C’est un ami qui m’a hébergé, lorsque je suis venu juger des épreuves de labour dans son département. Depuis, nous avons gardé une très bonne relation. » Il se rendra ensuite dans l’Oise pour juger les épreuves nationales.
Passage de relais. Raphaël est un jeune jury, il y a d’anciens champions du monde présents dans le comité d’organisation et il apprend à leurs côtés à chaque compétition : « Nous sommes 23 jurys et lors de la compétition nationale, nous sommes répartis en deux groupes afin de juger les compétitions de labour à plat et de labour en planches. Notre but est de juger le travail bien fait et nous devons tomber d’accord sur les notes que nous attribuons aux candidats. » Les niveaux sont très inégaux entre les régions : « Il est très difficile de détacher des favoris pour la compétition, car il faut d’abord connaître le type de sol et son état pour estimer son degré d’humidité et régler le matériel en conséquence. Des régions pratiquent le labour en compétition depuis des années et nous savons que des candidats de qualité se présenteront encore cette année, mais nous sommes inquiets de voir que beaucoup de départements organisent des fêtes départementales sans labour et le remplacent par des activités grand public comme le moiss’batt’cross’. »
L’exploitant souhaite promouvoir la pratique du labour : « Il faut réussir à intéresser les jeunes et leur transmettre cette pratique qui met en avant notre amour de la terre et du travail bien fait. Nous devons garder une dynamique au niveau des instances nationales en modernisant les règles par exemple. » Raphaël apporte sa pierre à l’édifice en entraînant des jeunes de sa structure locale : « Le département du Loiret n’est pas une terre de labour, mais j’essaye de transmettre mon savoir aux jeunes pour que plusieurs compétiteurs soient présentés au niveau départemental puis à l’échelon régional. Ce ne sera pas pour cette année, car les jeunes n’ont pas encore le niveau, mais j’ai espoir pour les années à venir. La relève est là ! » ◆
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