Patatier dans l’âme

Les Hauts-de-France produisent deux tiers des pommes de terre françaises. Les sols et le climat y semblent faits pour cette plante qui « a régulièrement besoin d’eau », explique Fabien Housez, cultivateur à Abscon. En 2012, il a repris la ferme familiale située près de Valenciennes, dans l’ancienne veine minière. « En 2016, ça a été très compliqué, souffle le jeune agriculteur. Nous avons eu beaucoup d’eau et donc une forte pression de mildiou. Puis il a fait très sec, les pommes de terre ont poussé d’un coup et ont éclaté ! » Résultat : 20 % de rendement en moins, mais des charges en hausse. En face, « la demande est très forte. » Prix en hausse, augmentation des surfaces, manque de plants certifiés, demande croissante des usines belges : le tubercule fait l’objet d’une ruée vers l’or jaune. Fabien, lui, n’a pas succombé à cette fièvre. Justement parce qu’il est « patatier dans l’âme ». Avec cette production très variable, en prix comme en rendement, « il faut toujours garder un an de trésorerie d’avance. En 2017, la tonne se vend 200 €, mais certaines années, le prix de vente ne paie même pas l’arrachage… » C’est pourquoi il a contractualisé 60 % de sa production avec McCain. Des contrats annuels qui va-rient en fonction du prix sur le marché libre de l’année précédente.

Au lieu d’augmenter sa surface en pommes de terre (40 ha), Fabien s’est lancé dans la betterave rouge. Une culture atypique dans la région, car « produite à 90 % dans le Loiret ». Fabien cultive 40 ha de betteraves en commun avec un ami. Un atout pour apprivoiser cette nouvelle culture, son client industriel étant très exigeant sur la qualité (forme, calibre, couleur, sanitaire). Ses projets ? Continuer de progresser et, à plus long terme, mettre sur pied une production de spiruline.


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