Jérémy Pflieger est exploitant dans le Haut-Rhin et fervent supporteur du Racing Club de Strasbourg. Ce qui l’amène à se déplacer voir jouer son club lorsqu’il joue à domicile.
« Pour notre ville, pour nos couleurs, nous chanterons pour ce club qu’on a dans le coeur. Sur le terrain, dans les gradins », etc. Cette chanson de supporteur, Jérémy, 26 ans, la connaît sur le bout des doigts, car elle est chantée en l’honneur du Racing Club de Strasbourg Alsace. Depuis sa jeunesse, le jeune éleveur a l’habitude de fréquenter le stade de la Meinau : « J’ai pratiqué le football dans ma jeunesse et j’ai vu jouer Strasbourg la première fois quand j’avais 10 ou 11 ans. Je suis tombé amoureux de ce magnifique club. »
Issu du monde agricole, le jeune homme s’est installé en 2013 en Gaec avec son père. Tous les 15 jours, il parcourt les 150 km qui séparent la ferme familiale, à Spechbach-le-Bas, de Strasbourg pour assister aux matchs. « Je fais le trajet avec quelques amis. Nous avons en moyenne 1 h 30 de route pour y arriver, mais c’est une source de motivation au quotidien. Je sais que je vais me changer les idées, rencontrer de nouvelles personnes et participer à une fête collective. » Jérémy doit s’organiser en amont avec son père : « J’ai la chance d’être sur une exploitation où il n’y a pas de problème d’astreinte. Nous avons un atelier de poulets de chair, des poules pondeuses et des terres à façon. Notre exploitation est en agriculture bio et nous revendons en circuits courts à des magasins de producteurs. »
Une ambiance unique. Pour Jérémy, l’ambiance du stade de la Meinau est unique : « C’est un public familial qui se déplace au stade. Cela va à l’encontre de la mauvaise image du football qu’a le grand public. Nous avons un stade à taille humaine dans lequel il n’y a jamais de problème d’insécurité. Nous sommes là pour supporter notre équipe, dans la victoire comme dans la défaite. Nous restons à la fin des rencontres pour les applaudir et échanger avec eux. » Son club fétiche a vécu des périodes compliquées : à l’issue de la saison 2010-2011, les Strasbourgeois jouent en National, mais n’arrivent pas à remonter en ligue 2. Cela a des conséquences désastreuses pour le Racing, qui est rétrogradé en CFA pour raisons financières. Le club perd même son statut professionnel. Strasbourg entame alors une longue remontée des échelons entre 2011 et 2017, date de son accession à la Ligue 1. « Quand le club jouait en ligue amateur (CFA, NDLR), les supporteurs étaient toujours présents. Nous étions plus de 10 000 à venir les voir. C’est unique pour des rencontres de ce niveau. La majorité des fans viennent pour se retrouver, profiter de la ferveur alsacienne et partager une bonne bière ! »
Le parcours du Racing de Strasbourg est un exemple de réussite pour le jeune éleveur. « Le club s’est battu pour remonter tous les niveaux jusqu’à retrouver l’élite. Il faut s’en inspirer au quotidien dans son travail ! » Jérémy gardera longtemps en mémoire chacune des montées du club. « Le public était en feu et nous avons communié avec les joueurs ! Je garderai également en souvenir le match contre le Paris-Saint-Germain en décembre 2017. Nous avons réussi l’exploit de faire tomber une équipe bien plus forte que nous sur le terrain et qui dispose de moyens considérables. »
Aujourd’hui, Jérémy estime que son équipe a largement progressé. « Nous avons le potentiel pour terminer dans la première moitié du classement, et plus si possible. Si nous arrivons à décrocher une place européenne, cela serait extraordinaire ! Pour ma part, cela entraînerait un déplacement de plus en semaine. Je ne suis pas sûr d’en être capable avec le travail et la vie sociale. Même si je ne peux pas être présent, je les soutiendrai ! »
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