Connecter les écoliers à un agriculteur

photo frederic seilerAgriculteur dans le Haut-Rhin, Frédéric Seiler échange avec une classe de CM1-CM2 sur Internet. Grâce à la plateforme MonChamp.fr de Passion Céréales,  il leur fait découvrir son métier et ses pratiques.

Frédéric Seiler, 38 ans, a mis du temps à s’installer sur l’exploitation familiale, à Grussenheim (Haut-Rhin). « J’ai fait un parcours agricole classique, un BEP élevage et un BTS en productions végétales. Mais au bout d’un an, j’ai arrêté car certaines matières ne me plaisaient pas. » L’exploitation tenue par ses parents ne peut pas accueillir d’associé. Le jeune s’oriente donc vers des emplois industriels pendant 15 ans. « J’ai commencé par travailler dans une coopérative agricole locale, puis comme magasinier ou cariste. »

En 2014, ses parents prennent leur retraite et il reprend l’exploitation. « Mes parents sont de la vieille école. Ils ont pris l’exploitation en 1978, j’ai donc entamé une modernisation de l’exploitation. » Aujourd’hui, Frédéric est installé sur une exploitation céréalière, cultivant du maïs, du blé et de la betterave. L’exploitant intègre les fermes Dephy, mais en ayant une démarche plus que raisonnée : « J’ai engagé une démarche agroécologique sur l’ensemble de mes cultures. Mon but est de trouver des solutions alternatives aux pesticides et non pas de baisser les doses. J’essaye d’arrêter l’utilisation d’anti-limace sur mes betteraves en installant des pièges. »

« Nous devons tous prendre la parole. » Frédéric est impressionné par les blogueurs agriculteurs qui sont de plus en plus nombreux à partager leur quotidien. « J’aime leur manière de parler de notre métier et de le promouvoir auprès du grand public. Je n’aurais pas le courage de me mettre en scène dans des vidéos, mais nous devons tous prendre la parole et expliquer ce qu’est notre métier. C’est une grande erreur de laisser les techniciens et les chercheurs parler à notre place. » Le céréalier a donc choisi de s’engager sur la plateforme MonChamp.fr (lancée par Passion Céréales) afin de transmettre à des écoliers sa passion et d’expliquer ses pratiques. « Ironie du sort, je transmets ma passion à une classe alors que, plus jeune, je n’aimais pas l’école ! » Frédéric discute avec la classe de CM1-CM2 via le site internet. Il est aussi allé rencontrer la classe : « J’ai été agréablement surpris par le niveau de la classe, les enfants ont entre 10 et 12 ans et ils sont très éveillés. Je pense que c’est un bon âge pour échanger avec eux. J’ai présenté mon exploitation et j’ai donné en exemple des pièges que j’ai mis pour capturer des ragondins ou des limaces. »

Certains enfants ont posé des questions sur des sujets polémiques. « Je ne sais pas si tous les enfants regardent la télévision, mais je n’ai eu qu’une seule question sur le glyphosate. Ils connaissaient déjà le terme d’agriculture biologique. » L’école primaire de Rossfeld est située à 40 km de chez Frédéric. « Nous avons prévu une visite sur mon exploitation. Les écoliers veulent venir voir mes cultures, mais plusieurs obstacles sont à surmonter. Je ne peux pas prévoir de visites pendant les récoltes, car, même si c’est le meilleur moment pour montrer les cultures, j’ai trop de travail. L’autre problème est le transport entre l’école et mon exploitation. L’école a un petit budget et une sortie scolaire ne peut être organisée que par eux. J’espère tout de même que nous allons y arriver. » L’exploitant souhaite renouveler l’expérience en 2018-2019, car il aime « faire découvrir et échanger avec les prochaines générations sur le métier d’agriculteur. »


Continuer la lecture...