Méry-la-Bataille, à une vingtaine de km de Compiègne. Quelque 600 habitants et, depuis quelques mois, un distributeur automatique… d’œufs. « Je l’ai ouvert le 21 mai, et je n’ai déjà pas assez d’œufs ! », s’exclame Claire Josselin, à l’origine de l’initiative. En août 2016, cette fille d’agriculteurs a repris la ferme de son oncle. Son projet : développer la vente directe. D’où l’installation de son distributeur automatique, alimenté par 250 poules supplémentaires (en conventionnel), pour « se faire une clientèle ». En parallèle, elle commercialise la viande d’une partie de ses agneaux en caissettes, sur commande.
Moins d’un an après son installation, la jeune éleveuse ne revient toujours pas du « développement incroyable » de son activité. Il faut dire que la vente directe de viande n’est pas monnaie courante sur le Plateau picard, largement occupé par les grandes cultures. Dès 2018, Claire espère vendre en direct deux tiers de ses 960 agneaux. Avant d’atteindre, à terme, 100 % de sa production. Même si elle reconnaît avoir « énormément de travail », la jeune femme au caractère bien trempé ne compte pas s’arrêter là. Agrandir son distributeur, construire un deuxième poulailler et un centre de conditionnement d’œufs, augmenter son troupeau ovin… Les projets ne manquent pas, car « il y a des perspectives ». Après avoir vendu les animaux de son oncle, Claire a racheté cette année une troupe ovine pour faire de la sélection. Son dada ? La race Île-de-France, reconnue notamment pour sa rusticité et ses qualités bouchères. « Mes parents exposent à Paris, c’est moi qui présente les bêtes », lance avec fierté celle qui reprend le flambeau de cette « passion familiale ».
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