Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président de la République,

Ces derniers mois, les attaques envers les boucheries, les abattoirs et les élevages se sont multipliées, dans une escalade de violence verbale et physique indigne de notre démocratie. Si chaque citoyen bénéficie du droit fondamental à exprimer ses convictions, il existe une limite à ne pas franchir. Cette limite, c’est l’appel à la haine et à la violence, c’est le passage à l’acte : dégradations, incendies, menaces de mort. Il revient aux tribunaux de jouer leur rôle de garde-fou et de sanctionner en conséquence.

Mais il faut aussi des garde-fous politiques. C’est pour cela que nous vous appelons, Monsieur le Président, à prendre la parole pour le respect de ceux qui, chaque jour, participent à la vie des territoires de notre pays, au rayonnement de sa gastronomie et à la beauté de ses paysages.

Nous vous appelons à prendre la parole pour le respect du savoir-faire des éleveurs, mais aussi de l’ensemble des métiers liés à la viande, qui font vivre un des fleurons de l’agriculture française, reconnu dans le monde entier pour sa qualité et son sérieux. De l’étable à l’étal, c’est près près d’un million d’emplois partout en France.

Nous vous appelons à prendre la parole pour le respect des consommateurs qui aiment la viande. Est-il juste de vouloir leur imposer tel ou tel régime alimentaire au nom de dérives sectaires ? Chacun doit rester libre d’adopter le comportement alimentaire qui convient à ses goûts et convictions. Nous n’appelons pas les vegans à manger de la viande, qu’ils respectent en retour la très grande majorité des omnivores !

Certaines « associations » ont préféré se passer du dialogue pour investir le champ de l’ignominie en comparant l’élevage à l’Holocauste. Monsieur le Président, nous vous appelons à faire cesser cette assimilation honteuse, indigne de notre République et de la mémoire de ceux qui l’ont subi.

Cette vision extrémiste, mêlant science, éthique, économie et politique, voudrait sacrifier l’Humain au nom d’une supposée indifférenciation des espèces. Monsieur le Président, nous vous appelons à le dire haut et fort que les animaux ne sont pas, et ne seront jamais, des êtres Humains.

Faut-il poursuivre nos efforts en faveur du bien-être animal ? Oui et c’est essentiel. L’apport des sciences comportementales est un levier fort de progrès. Malgré l’engagement et la motivation des éleveurs à toujours faire mieux, les associations antispécistes redoublent d’attaques. Leur but n’est pas l’amélioration du bien-être animal mais la fin de l’élevage, la fin de la consommation de viande et de tout produit d’origine animale.

Sans arguments plausibles, les anti-viandes critiquent aussi l’impact environnemental de l’élevage en France, or son empreinte est positive avec la valorisation de 13 millions d’hectares de prairies, puits de carbone irremplaçables et joyaux de biodiversité. Nos animaux sont une solution dans la lutte contre le réchauffement climatique !

Monsieur le Président, la crise morale que traversent les éleveurs et la majorité des acteurs de la filière viande vous appelle à condamner cette vision sectaire du monde, les appels à la haine ainsi que les actes de violence de ces groupuscules qui ont franchi les limites du tolérable.

Nous vous appelons à replacer l’Humain au cœur de la société et à affirmer haut et fort qu’être libre de manger des produits issus des animaux ne relève pas, en France, du péché.

Jérémy DECERLE, Président de Jeunes Agriculteurs & Christiane LAMBERT, Présidente de la FNSEA


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