La jeunesse agricole a accueilli le Président de la République le 9 septembre lors des Terres de Jim. Le président de Jeunes Agriculteurs revient sur les priorités du syndicat alors que toute la politique française pour le renouvellement des générations pourrait prendre un tournant.
L’année dernière, le Président de la République avait fait le choix d’aller sur Les Terres de Jim pour notamment annoncer la réforme de la gestion des risques climatiques. Cela faisait des années que nous n’avions pas eu la visite d’un chef de l’Etat sur cet événement majeur. Le 9 septembre 2022, Emmanuel Macron a souhaité revenir pour la deuxième année consécutive, ce qui est encore plus inédit ! C’est une consécration pour Les Terres de Jim, moment de rencontre formidable entre la jeunesse agricole et le grand public. Je suis fier pour les départements organisateurs, JA Alpes-de-Haute-Provence en 2021, et ceux de la Beauce en 2022, les JA Loiret et Eure-et-Loir, qui ont laissé un beau souvenir et montré qu’ils pouvaient accueillir des dizaines de milliers de visiteurs et un Président !
En marge d’échanges avec les responsables du monde agricole et d’une confirmation de nos attentes sur le sujet de la réforme assurantielle, il a présenté les contours de ce que nous demandions concernant la loi d’orientation et d’avenir : une véritable concertation travaillée sous forme d’ateliers avec l’ensemble des parties prenantes permettant d’aboutir sur un dispositif global, dont une loi à venir. Ce « pacte d’orientation et d’avenir agricole » se décline en quatre axes proches de nos travaux.
D’abord l’orientation et la formation. En effet, la France doit accélérer son effort financier et institutionnel pour attirer et former, massivement et qualitativement, des jeunes, des moins jeunes ainsi que des actifs en reconversion. Il faut impérativement faire de l’agriculture un débouché envié de tous les publics prêts à devenir des chefs d’entreprise responsables.
Ensuite la transmission, enjeu que le Président de la République n’a que très peu détaillé alors qu’il est l’angle mort des politiques publiques. Nous considérons donc qu’un boulevard s’ouvre devant nous et nous sommes d’ores-et-déjà prêts avec un dispositif complet, clef en main.
Le troisième sera celui de l’installation et de l’accès à la terre sur lesquels des premières pistes ambitieuses ont été dessinées avec la création d’un réseau France Installation Agricole ou un fonds Entrepreneurs du Vivant doté de 400 millions d’euros. Nous sommes déjà force de proposition pour développer un écosystème pour l’installation optimal et attractif.
Enfin, la transition et l’adaptation au changement climatique car il faudra aller plus loin que la réforme de la gestion des risques, certes indispensable, face aux bouleversements à venir. Offrons aux jeunes générations les perspectives d’un modèle durable et rémunérateur, sans précipitation contre-productive comme nous le voyons actuellement sur la question du déploiement de l’énergie solaire, dont l’agrivoltaïsme.
Alors que la moitié des agriculteurs aura l’âge de partir à la retraite dans les années qui viennent, le plus haut sommet de l’Etat a donc compris que nous devons prendre le taureau de la démographie et du changement climatique par les cornes. Je lance l’appel solennellement : après Les Terres de Jim, posons collectivement une méthode pour inventer l’agriculture de demain. Je dis inventer car, même si la Ferme France a déjà profondément évolué et amélioré ses pratiques, elle doit continuer pour répondre aux enjeux.
La méthode de concertation ne permettra véritablement de trouver des solutions qu’en laissant pleinement leur place aux acteurs de terrain. Aussi, des ateliers très ouverts avec un système de copilotage par la profession notamment est à favoriser par le Gouvernement. Nous nous tenons prêts pour être au rendez-vous de ce temps politique prioritaire pour l’agriculture.
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