Les annonces de Gabriel Attal dans la Manche, les décisions de l’Union européenne pour une simplification de la Pac et le début de l’examen de la loi d’orientation pour le renouvellement des générations et la souveraineté alimentaire cette semaine le montrent : les chose peuvent bouger ! Nous ne sommes pas encore dans le changement de logiciel demandé mais ce sont des signaux positifs, obtenus par le travail du syndicalisme majoritaire, un réseau de terrain présent dans tous les territoires.
Les politiques ont toutes les cartes en mains pour enclencher un mouvement de fond. En particulier, le Gouvernement devra s’assurer de la mise en œuvre de ses engagements et les parlementaires devront faire un travail constructif pour que la loi aboutisse, de façon ambitieuse pour le renouvellement des générations. Nombreux sont ceux qui nous ont témoigné leur soutien ces derniers mois, nous attendons maintenant qu’ils soient au rendez-vous !
Dans mon dernier billet, j’ai appelé à faire de la crise agricole une opportunité et à ce que chacun prenne ses responsabilités. Je parlais des décideurs en priorité, des entreprises également, mais je n’exclus pas les agriculteurs eux-mêmes : nous aussi nous devons prendre nos responsabilités !
Oui, l’État et l’Europe ont leur part à prendre, mais j’alerte certains de mes collègues qu’à trop en attendre des autres, ils risquent de rester sur le bord de la route, car si notre secteur est guidé par des politiques publiques, c’est bien nous qui le façonnons. Et nous, les chefs d’entreprise, devons aussi prendre des décisions stratégiques et s’adapter en responsabilité. A la fin, ce qui compte ce sont les choix que nous faisons dans nos fermes.
L’esprit de responsabilité consiste aussi à s’adapter face aux changements inévitables, notamment face à la crise climatique. Certes, il faut que nous expliquions les freins, le calendrier nécessaire, les autres leviers à envisager. Mais accepter de changer n’est pas une option !
Cet état d’esprit interroge notre façon de faire du syndicalisme : personnellement, je prône la construction de solutions. Il faut parfois du rapport de force, mais aussi négocier des résultats concrets. Les éternels insatisfaits n’auront rien, parce qu’ils ne construisent rien. Nos adhérents méritent qu’on se batte pour eux mais aussi qu’on leur apporte un discours de vérité.
De leur côté, nos concitoyens ont bien compris notre message. Les autres secteurs économiques ont admis que l’agriculture pouvait avoir un traitement à part. Pour autant, nous n’avons pas de blanc-seing et nous ne pourrons pas demander plus que de raison car dans quelques années, nous devrons rendre des comptes .
Changer de modèle et de pratiques face aux évolutions économiques, climatiques et sociétaux, en fonction des territoires, pour être plus attractifs et résilients, conduira à faire des choix difficiles dans nos fermes. Mais les agriculteurs ont toujours su innover : c’est plus que jamais leur responsabilité !
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