« Mes priorités pour la jeunesse agricole »

Lors de notre congrès au Havre du 30 mai au 1er juin, j’ai eu l’honneur d’être élu président national de Jeunes Agriculteurs après avoir servi 3 ans en tant que secrétaire général. Je salue l’action de mon prédécesseur et ami Samuel Vandaele et remercie l’ensemble du réseau JA. Je me battrai sans relâche au quotidien, pour accompagner, traverser les crises, construire des projets d’avenir et assurer de beaux jours à l’agriculture française, sa jeunesse et nos territoires.

 

Ce rendez-vous marque aussi l’élection d’un nouveau conseil d’administration, que je félicite ici, et qui sera pleinement investi sur tous les dossiers, . Je me réjouis du mandat à venir et je sais que je pourrai compter sur eux.

 

Il me tenait à cœur de repartager ici ma vision des priorités pour la jeunesse agricole sur ce mandat.

 

Nous sommes élus sur les deux premières années d’un quinquennat dont nous attendons beaucoup. Nous faisons face à un enjeu démographique inédit : il faudra attirer des jeunes, et moins jeunes,  pas forcément destinés à une carrière d’agriculteur, les former, les accompagner dans leur projet d’installation, sur des terres à préserver afin de remplacer les 200 000 agriculteurs qui transmettront leur exploitation d’ici cinq ans. Une affaire qui n’est pas simple.

 

En ce sens, la pugnacité et la détermination de JA sera sans faille dans le défi du dialogue et de la concertation pour aboutir à la loi d’orientation et d’avenir agricole que nous avons pensée avec Emmanuel Macron, et qui a été réaffirmée avec Marc Fesneau lors de notre congrès mais aussi à l’occasion du discours de politique générale d’Elisabeth Borne. Nous serons au cœur des thématiques de la promotion des métiers, de l’enseignement et la formation, de la transmission des fermes, de l’installation des jeunes, de la préservation de nos terres par une réflexion globale et croisée sur l’urbanisation de nos territoires, tout en garantissant le développement de nos communes et, enfin, de l’innovation pour imaginer des agricultures et des filières toujours plus durables demain.

 

Ce mandat sera bien celui du renouvellement des générations. Nous comptons sur le soutien de tous, partenaires du monde agricole, scientifiques, société civile et forces politiques, pour un projet commun. Nous ne pouvons pas rater ce rendez-vous pour l’avenir de notre secteur et celui de la souveraineté alimentaire de notre pays.

 

Cette loi sera la priorité mais l’agriculture n’aura pas d’avenir si nous ne sommes pas en capacité de préserver le revenu des agriculteurs. Nous attendons une fermeté sans faille du Gouvernement pour faire pleinement appliquer les EGAlim, dénoncer et sanctionner les pratiques abusives des entreprises de l’aval qui captent toute la valeur créée par l’amont agricole, comme nous l’avons récemment rappelé à Bruno Le Maire. C’est une absolue nécessité pour préserver les femmes et les hommes sur les territoires et pour offrir des perspectives d’avenir à tous les porteurs de projet. C’est aussi le moyen de lutter contre la décapitalisation de l’élevage notamment, qui doit très sérieusement nous inquiéter. C’est un sujet à prendre en main. Nous ne pouvons pas abandonner les éleveurs comme on a déjà abandonné certains aux crocs des loups et autres prédateurs.

 

Ce mandat devra aussi être celui de l’innovation technique pour progresser. Nos filières doivent s’adapter, au changement climatique dont nous sommes victimes des effets au quotidien en témoignent les alés climatiques à répétition. Nous voulons aussi réduire notre empreinte, préserver les ressources naturelles et stabiliser notre production pour avoir plus de visibilité et prévenir les risques du marché. Pour tout cela, il faut progresser et innover.

Dans le cadre de notre rapport d’orientation, JA s’est positionné favorablement à la révision de la réglementation européenne sur l’utilisation des NBT ainsi que sur un encadrement de leur utilisation. Il faut remettre la science au cœur du débat et fermer la porte aux anti-tout qui s’enferment dans des certitudes et nous empêchent d’avancer.

 

En termes d’adaptation, je me réjouis que nous soyons sur le point d’aboutir sur le chantier de la réforme de l’assurance récolte que nous appelions de nos vœux. La mise en œuvre d’un dispositif global dès le 1er janvier prochain doit être rapidement suivie du prochain défi : la formation et la prévention pour impliquer le plus grand nombre dès le plus jeune âge et protéger nos fermes.

 

Enfin, nous aurons à cœur de poursuivre les travaux de notre rapport d’orientation qui a pour objectif de rechercher une convergence entre les attentes des consom’acteurs et la pérennisation des filières agricoles. Leurs attentes ne cessent d’évoluer, sont de plus en plus exigeantes en matière de préservation des ressources, de lutte contre le changement climatique ou de bien-être animal. Certains cherchent davantage de produits locaux pour donner plus de sens à leur alimentation. Pour autant, la méconnaissance du monde agricole demeure, renforçant la fracture entre société et agriculture. C’est pourquoi, les maîtres mots de notre vision sur le sujet seront éducation, ambition, innovation, harmonisation, accessibilité et transparence. Nous sommes convaincus qu’il s’agit là d’un pacte renouvelé avec les citoyens, pour rapprocher nos deux mondes et replacer l’agriculture au cœur de la société et de son alimentation.

 

JA a l’ambition d’être un acteur majeur des changements à venir et je ferai tout pour emmener notre réseau dans cette direction.


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