Les élections aux Chambres d’agriculture de 2025 viennent de s’achever, et il est temps de dresser un premier bilan honnête et lucide de ce que ces résultats révèlent sur l’état d’esprit de notre profession. Bien que nous restons, avec la FNSEA, le syndicat majoritaire détenant les trois-quarts des chambres, je ne peux m’empêcher de ressentir une inquiétude profonde face à la montée du populisme et à la violence qui semblent gagner du terrain parmi nos collègues agriculteurs.
Il est indéniable que beaucoup d’entre nous se sentent perdants dans une économie mondialisée sur fond d’instabilité politique et climatique. Pourtant, que nous le voulions ou non, c’est bien la réalité de notre époque. Je reste convaincu que nous ne devons pas voir cette réalité comme une menace mais plutôt comme une opportunité qui nous permet aussi de créer de la valeur et du revenu.
La nouvelle génération d’agriculteurs doit se rassembler autour d’un projet commun : redonner le goût d’entreprendre à des agriculteurs nombreux qui produisent une agriculture de qualité et de quantité sur l’ensemble de nos territoires. Nous devons dépasser le marasme ambiant, cette perte de productivité et ce manque de confiance qui nous rongent. Soyons fiers de montrer là où ça marche, là où nous gagnons bien notre vie. Il est temps de retrouver un esprit conquérant, de nous donner les moyens de réussir et de relever les défis climatiques qui nous attendent.
Nos parents et grands-parents ont relevé le défi de nourrir l’Europe après la guerre. Aujourd’hui, notre défi est encore plus grand : nourrir une population mondiale en pleine croissance, dans un contexte de dérèglement climatique et de libéralisation des marchés. Ce défi est immense, mais il doit aussi être une source d’inspiration et de motivation.
Les agriculteurs ont besoin d’être embarqués dans un vrai projet de société. Nous devons cesser de nous replier sur nous-mêmes et de nous laisser séduire par des discours simplistes et violents. Il est temps de construire ensemble un avenir où l’agriculture française sera non seulement compétitive, respectueuse de l’environnement et porteuse de valeurs humaines fortes.
C’est à nous, jeunes agriculteurs, de montrer la voie. De prouver que l’innovation, la coopération et l’ambition peuvent transformer nos exploitations et notre secteur tout entier. Les élections sont passées, mais le travail ne fait que commencer. Ensemble, relevons ce défi avec détermination et fierté. C’est notre responsabilité, et c’est aussi notre chance de marquer l’histoire. J’y crois.
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