Les 30, 31 mai et 1er juin aura lieu dans la ville du Havre, le congrès électif 2022 de Jeunes Agriculteurs. Cet évènement annuel, incontournable dans la vie du réseau JA se déroulera sur 3 jours. En effet, ce temps interne est particulièrement important, puisqu’il est l’occasion de débats, de rencontres et de moments de convivialité qui font l’ADN de notre réseau.
C’est aussi l’occasion de construction collectives afin d’apporter des réponses aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. C’est pourquoi auront lieu les débats autour de notre rapport d’orientation 2022, consacré cette année à « la convergence entre les attentes des consom’acteur et la pérennisation des filières agricoles ».
Retrouvez ci-dessous l’interview des trois rapporteurs Justine Fusi, Christophe Haas et François-Xavier Hupin :
Quels sont les grands enjeux identifiés par le rapport d’orientation ?
Nous avons fait le constat qu’une distance s’était installée entre le consommateur, ou le grand public, et l’agriculture. Cela peut être dû à la question démographique, puisque de moins en moins de personnes sont issues du monde agricole, mais également car la sensibilisation aux questions de production nous paraissait trop faible.
Dans un même temps, les attentes du consommateur sont toujours plus fortes, mais ne coïncide que trop peu avec l’acte d’achat. Cette ambivalence a donc été au cœur de notre réflexion, et l’enjeu pour nous, est d’apporter une réponse à la question : comment faire coïncider les attentes avec les pratiques ?
Nous nous sommes focalisés sur le consommateur, pour comprendre cette fracture, et nous avons cependant découvert que la crise sanitaire avait permis de faire émerger un vrai attachement des français pour leurs agriculteurs. Comment donc profiter de cette dynamique pour œuvrer pour la souveraineté alimentaire, améliorer le lien et la compréhension du monde agricole et apporter une réponse très pratiques qui conviendrait aux deux catégories ?
Quels ont été vos axes de travail ?
Nous avons d’abord chercher à comprendre les modes de consommation, ce qui fut une phase de recherche très dense. Nous avons pour cela auditionné des associations de consommateurs, des ONG, des représentants de l’industrie agroalimentaire, des économistes, des chercheurs, des députés… afin de faire émerger des tendances sur le rapport entre alimentation et CSP, la part de l’alimentation dans les budgets des foyers… L’acte d’achat peut considérablement varier pour une même personne en fonction de la situation dans laquelle il se trouve. La lecture est donc extrêmement complexe, voir impossible.
Nous avons tout de même pu voir émerger des grandes tendances. C’est sur celle-ci que nous nous sommes basés pour formuler des propositions qui mettent en perspective la profession agricole et l’acte d’achat.
Nous avons eu à cœur d’être exhaustifs, en traitant tout les domaines de la chaine alimentaire, des pratiques agricoles jusqu’à l’éducation et l’information des consommateurs.
Pourquoi ce choix titre ?
Nous voulions mettre en exergue la notion de consom’acteur. C’est pourquoi la première partie est entièrement consacrée à ce que nous pensons être le passage du consommateur vers le consom’acteur. Comment l’éveillement sur l’acte d’achat permet la réimplication du consommateur dans le monde agricole d’aujourd’hui et dans son rapport à l’alimentation.
La seconde partie du titre porte plus sur la pérennisation du monde agricole.
Ce qui, en tant que syndicat, nous tient tout particulièrement à cœur. C’est tout l’objectif de ce rapport, répondre à la dualité entre attentes et pratiques, puisque l’acte d’achat a une conséquence directe sur la production agricole, que ce soit sur les questions de prix, comme de modes de production.
Quels dispositifs existent déjà et quelles propositions formulées vous par rapport à celle-ci ?
Les premiers outils concernent l’éducation et la communication auprès des plus jeunes. Nous pensons que la question alimentaire et agricole est trop peu présente dans les écoles. Elle n’est pas encadrée au sein du programme scolaire, ce qui fait qu’elle peut être soit non abordée, soit mal abordée. Notre proposition est simple : il faut intégrer au socle commun ces questions-là.
Sur la question des filières agricoles, l’existant est déjà très dense. Ce qui nous parait être un problème est soit sa mise en œuvre, soit les vides qu’ils supposent. Par exemple, la réglementation actuelle est mal adaptée à l’utilisation de certains produits alternatifs pour la production agricole, ce qui ne permet pas du tout leur valorisation. Dans un même temps, nous avons pu constater pendant la tournée régionale que beaucoup d’agriculteurs utilisaient ces pratiques alternatives.
Le troisième outil que nous observons et sur lequel nous voulons faire des propositions est sur l’étiquetage, afin que les consommateurs puissent y voir plus clair. Nous trouvons que la profusion des labels et des types d’étiquetage peut parfois perdre le grand public, dont les connaissances initiales sont pourtant déjà insuffisantes.
Comment s’est organisée la réalisation de ce rapport ?
Nous nous sommes réunis, les trois rapporteurs avec la plume pour rassembler nos idées. Nous avons ensuite choisi d’auditionner directement tous les acteurs que nous avons cités précédemment afin de confronter nos propositions aux réalités du terrain.
Cela nous a permis de rentrer plus sereinement dans la rédaction du constat et du contexte, véritable socle du rapport.
Suite naturelle à tout cela, la traditionnelle tournée des régions a eu lieu, ce qui a permis de recueillir des questions, des réactions, de tester auprès d’un plus grand nombre nos premières propositions et ainsi les enrichir.
Nous avons ensuite passé une phase de rédaction finale et avons désormais hâte du passage en congrès pour un vote final.
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Ces débats s’inscrivent dans un programme bien chargé lors de ces 3 jours que vous pouvez retrouver en intégralité dans notre dossier de presse.
Après une présentation à la presse le 13 mai à l’occasion d’une conférence de presse avec Samuel Vandaele, Arnaud Gaillot, les rapporteurs, le président JA du département de Seine-Maritime et le président du Comité d’Organisation, ce congrès sera suivi le mercredi 01 juin d’un point presse sur le lie de l’évènement.
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