Le rapport 2020 de l’Observatoire de la Formation des Prix et des Marges (OFPM) démontre une nouvelle fois des situations économiquement difficiles pour les producteurs, et notamment des prix toujours trop bas pour couvrir les coûts de production dans la majorité des filières.
A la faveur d’une conjoncture parfois favorable à la hausse des prix agricoles mais aussi du fait d’une mise en œuvre de la Loi EGAlim avec la prise en compte des indicateurs de coût de production, les trajectoires de prix dans certains secteurs sont bien orientées. Néanmoins les charges en hausse empêchent d’en tirer un bénéfice plus conséquent pour les producteurs.
Aujourd’hui les indicateurs de coût de production et de marché sont disponibles. Les interprofessions ont fait le travail, relayé par l’OFPM. Il n’y a donc plus de raison de ne pas poursuivre cette amélioration de la rémunération tant attendue depuis les EGA par les producteurs. Il en va de la responsabilité de chacun. Même si de bonnes initiatives sont à souligner, il y a encore trop de mauvais exemples chez les acteurs économique et le chemin à parcourir pour rééquilibrer la chaîne de valeur est encore long.
Il faut être intransigeants et demander un respect de la loi dans toutes les relations commerciales. Pour cela, l’exercice de transparence fourni par l’OFPM est indispensable et doit être renforcé pour la mise en place de relations commerciales plus équilibrées.
En 2020, la rénovation contractuelle a été interrompue par la crise du Covid-19, qui aura des impacts, parfois déjà tangibles, sur les prix payés aux producteurs. Faut-il pour autant stopper les efforts de mise en conformité des relations contractuelles avec la Loi?
La crise a démontré l’importance d’avoir une production française à la hauteur de la demande de nos concitoyens, en qualité et en quantité. Or la baisse de la part de l’agriculture dans les dépenses alimentaires (qui passe de 6,50 à 6 €sur 100 dépensés) se fait essentiellement au profit d’une hausse des importations. C’est bien l’enjeu de la souveraineté alimentaire que d’inverser cette tendance, mais cela ne sera possible qu’avec des prix rémunérateurs pour les producteurs!
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