Le presidium du Conseil européen des jeunes agriculteurs (Ceja), qui réunit les présidents des organisations membres, s’est réuni les 24 et 25 mai derniers à Bruxelles. Les séquences de travail qui ont suivi ont permis d’échanger sur les solutions à la crise agricole et sur la définition de l’agriculteur « actif ». Une délégation de Jeunes Agriculteurs y a porté les positions du syndicat.
Le presidium : l’occasion de dresser un premier bilan
Depuis l’élection du conseil d’administration du Ceja en septembre 2015, l’activité a été dense avec la publication du manifeste des jeunes agriculteurs en septembre, la participation à de multiples évènements européens et internationaux, l’organisation de nombreux groupes de travail et séminaires. La nouvelle équipe met en œuvre depuis janvier un programme co-construit avec les organisations membres, dont l’un des objectifs est d’aboutir à des propositions sur la PAC 2020 (gestion des risques, ciblage des aides vers les actifs agricoles, innovation, etc.). Si les discussions sur les mesures pour gérer la crise actuelle ont dominé les débats depuis janvier, elles permettent également de poser les jalons de mesures à mettre en œuvre sur le long terme pour éviter que de telles crises ne se reproduisent.
Séquence de travail sur la définition de l’agriculteur actif : une volonté collective d’avancer
Les débats en France sur le registre agricole et le ciblage des aides vers les réels actifs agricoles ont lieu dans beaucoup d’autres pays européens. Malgré les différences de définition de l’agriculteur actif selon les pays, un quasi consensus commence à se dessiner pour que la prochaine réforme aille plus loin sur ce sujet. L’exclusion des retraités des aides PAC est une idée partagée par tous. Les échanges vont se poursuivre dans les prochains groupes de travail, notamment sur la question du travail à façon et de la pluriactivité. A cette occasion, Jeunes Agriculteurs a rappelé sa définition de l’agriculteur actif, précisée dans notre Rapport d’orientation 2015 sur le foncier : un agriculteur avec une formation de niveau 4, pouvant prouver que 30 % minimum de son revenu et 50 % de son temps de travail sont liés à son activité agricole et ne touchant pas de pension de retraite.
Séquence de travail sur les mesures à mettre en place pour juguler la crise
Les débats se sont concentrés sur la mise en œuvre de l’article 222, qui permet une planification temporaire de la production laitière, et sur l’étiquetage obligatoire du pays d’origine. Le Ceja soutient la mise en œuvre de l’article 222 mais souhaite que la stabilisation ou la réduction de la production soient coordonnées à l’échelle européenne. Le Ceja a demandé au Parlement à ce que les agriculteurs concernés puissent bénéficier d’un soutien financier européen. L’une des solutions mises en avant par nombre d’organisations membres pour améliorer les prix payés au producteur est l’étiquetage obligatoire du pays d’origine. Une position fermement défendue par Jeunes Agriculteurs, mais qui n’a pas pu faire l’objet d’un consensus. Les discussions sur ce sujet se poursuivront au prochain groupe de travail dans le but d’aboutir à une position officielle.
Jeunes Agriculteurs, force de proposition à l’échelle européenne, souhaite voir avancer ces sujets pour améliorer durablement les conditions des agriculteurs, en France comme en Europe.
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